INSOUTENABLES… d’Ivan Viripaev – édition novembre 2018

INSOUTENABLES LONGUES ETREINTES
pièce russe d’Ivan Viripaev (2014)
Traduction Galin Stoev et Sacha Carlson

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Extrait du texte

Pause.

AMY. – Là, Amy est couchée sur son lit, dans le noir complet. Elle sent que le monde autour d’elle est fait d’une matière bon marché. Où est le sens de cette vie de si mauvaise qualité, pense Amy. Elle fait des petites boules avec le sperme de Charlie séché sur son ventre. Bon, il n’est peut-être pas encore temps de répondre. Peut-être qu’il faut simplement faire une pause, et attendre un peu.

CHARLIE. – Là, on doit seulement attendre un peu, pense Charlie. Il va à la cuisine, prend une bouteille de vodka « Absolut » dans le frigo, et se bourre la gueule. Là, on doit seulement faire une pause et attendre un peu.

Pause.

MONICA. – Là, Monica dort, elle rêve d’un motif coloré, comme si une conscience inconnue était entrée en contact avec elle. Elle rêve qu’un être d’une autre galaxie l’avait délibérément rejointe pour lui apprendre quelque chose.

– Comment tu t’appelles ? demande Monica.

– Tu n’arriverais jamais à prononcer ou à retenir mon vrai nom, c’est pourquoi imagine que c’est l’univers, la galaxie qui te parle.

– Tu es une femme, alors ? demande Monica dans son rêve.

– Maintenant oui, répond une agréable voix de femme.

– Tu peux m’apprendre quelque chose ? Je ne sais vraiment rien. J’ai trente ans et je ne connais absolument rien. Apprends-moi. S’il te plaît, apprends-moi au moins quelque chose. Au moins comment me ressaisir et cesser d’être un morceau de plastique.

– Je peux t’apprendre à être vivante, dit l’univers, et Monica se réveille tout en pleurs.

CHARLIE. – Là, le corps ivre de Charlie glisse de la chaise sur le sol. Charlie est complètement coupé de la réalité.

MONICA. – À deux heure du matin, Monica va à la cuisine ; là, par terre, Charlie dort, recroquevillé comme un fœtus ; à côté, traîne la bouteille vide de vodka. Monica s’assied et regarde Charlie.

CHARLIE. – Là, Charlie dort et rêve d’une rue déserte. Il n’y a personne dans cette rue. Puis, un chien surgit dans la rue. Puis, une sorte de serpent surgit dans la rue, et c’est là que commence un cauchermar sanglant vraiment saisissant, un cauchemar tellement fort que Charlie crie et ouvre les yeux. Il regarde Monica, mais ne comprend pas où il se trouve et ce qui lui arrive.

MONICA. – Quoi de neuf ? demande Monica.

Pause.

AMY. – Là, il est deux heure du matin, mais Amy ne dort pas. Elle décide d’envoyer un texto à Charlie. Sans savoir pourquoi, elle écrit : Charlie, je t’aime. Elle appuie sur « Envoyer », et presqu’en même temps, le téléphone de Charlie, qui se trouve sur la table de la cuisine, vibre et sonne pour annoncer qu’un texto est arrivé.

MONICA. – Le téléphone de Charlie est sur la table, et Monica est juste à côté. C’est pourquoi, quand elle entend le signal, Monica prend automatiquement le téléphone et lit.

CHARLIE. – Charlie revient à lui et regarde Monica, puis il baisse la tête et dit l’air fatigué : je ne me sens vraiment pas bien, Monica.

MONICA. – C’est pas grave, Charlie, Amy t’aime, dit Monica, puis elle dépose le téléphone de Charlie sur la table.

Pause.

 

Texte traduit avec le soutien de la Maison Antoine Vitez, Centre international de la traduction théâtrale – Palmarès des aides à la traduction 2015.

 

 

henschel

 

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