DREAMWORKS [Мечтасбывается]
pièce d’Ivan Viripaev (2013)
traduction Tania Moguilevskaia & Gilles Morel
Scène 1
Appartement de Devid. Dans la pièce, Devid et Meryl.
MERYL. – Devid ? Tu es là, Devid ?
DEVID. – Oui, Meryl. Je t’écoute.
MERYL. – Je voudrais parler avec toi. C’est très important. Je peux ?
DEVID. – Mais bien sûr, Meryl. Qu’est-ce qui se passe ?
MERYL. – J’ai peur.
DEVID. – Et de quoi as-tu peur ?
MERYL. – De la mort. De ta mort, Devid.
DEVID. – De ma mort ? Hum. Étrange. Pourtant, je ne semble pas être sur le point de mourir, Meryl.
MERYL. – Mais tu peux mourir. Chacun de nous peut mourir à n’importe quelle seconde. Tu peux t’étrangler avec la nourriture à notre dîner d’aujourd’hui et mourir.
DEVID. – Tu me proposes de ne pas dîner aujourd’hui ?
MERYL. – Je suis sérieuse, Devid. Je me sens terrifiée. Je t’aime tant. Je ne peux pas imaginer que tu ne sois plus, qu’un jour je reste sans toi. Je ne peux pas imaginer le monde sans toi. Ma vie sans toi. Je suis tellement triste, Devid.
DEVID. – Et pour quelle raison as-tu décidé que ce serait précisément moi qui allais mourir le premier, Meryl, sachant que nous avons presque le même âge ?
MERYL. – Je suis ravie que tu puisses plaisanter sur ce sujet, mais je ne suis pas d’humeur à plaisanter. Bien sûr, je voudrais mourir la première et j’espère qu’il en sera ainsi, mais je n’en ai pas la certitude absolue. Je me sens terrifiée. Je ne pourrai pas vivre après toi. Vivre sans toi.
DEVID. – Tu mourras la première, ma chérie, calme-toi. Je suis certain que je te survivrai. Ne t’inquiète pas.
MERYL. – Pour quelle raison tu me parles de tout ça ? Pourquoi tu me parles sur un ton aussi ironique ?
DEVID. – Je plaisantais, juste.
Pause.
Texte traduit en 2017 avec le soutien de la Maison Antoine Vitez, Centre international de la traduction théâtrale